14h > 17h30
A l’heure des bilans carbones, les musées de demain seront-ils ceux d’aujourd’hui ? L’occasion de soulever plusieurs problématiques, allant du chantier archéologique à la présentation des vestiges aux publics. Comment conserver tous les vestiges exhumés ? Dans quelles conditions ? Et si garder un bateau sous l’eau permettait une meilleure conservation et un bilan carbone amoindri ? Quelles sont les alternatives possibles à la présentation au public ?
14h-14h15 : Introduction de l’après-midi
- Romy Wyche, Directrice Musée départemental Arles antique
- Jean Paul Demoule, Professeur émérite à l’université de Paris I, ancien président de l’INRAP
14h15 -15h : Le musée durable, modèle à inventer
Hélène Vassal, Conservatrice en chef du patrimoine, Directrice du soutien aux collections du Musée du Louvre et pilote du groupe Développement Durable d’ICOM France
Hélène vassal a occupé dans différentes institutions patrimoniales des fonctions dédiées à la régie des œuvres et des expositions, la conservation préventive et la gestion des collections. Au Fonds national d’art contemporain tout d’abord puis au musée Guimet, au musée du quai Branly et enfin dans le cadre du projet du Louvre Abu Dhabi qu’elle rejoint de 2008 à 2014. Jusqu’en 2020 elle a dirigé le service de la régie des œuvres du Centre Pompidou puis le service des collections au sein du musée national d’art moderne-CCI. En 2019, elle est nommée conservatrice du patrimoine et rejoint l’institut national du patrimoine, comme directrice adjointe en charge de la formation permanente des professionnels du patrimoine. Elle est depuis mars 2023, directrice du soutien aux collections du musée du Louvre.
15h
Découverte : Doit-on encore dégager des sites ?
« Fouiller ou ne pas fouiller : telle est la question ! »
Doit-on encore dégager des sites et des épaves ? La question mérite d’être posée sérieusement compte tenu du contexte actuel qui donne à voir une évolution rapide des techniques d’investigations archéologiques non invasives et dans le même temps la forte multiplication des menaces sur le patrimoine immergé.
Doit-on tout miser sur la préservation pour les générations futures ou sauvez de suite ce qui peut encore l’être ?
Pierre Poveda – Ingénieur de recherche CNRS- Centre Camille Jullian
Pierre Poveda est archéologue naval. Membre du Centre Camille Jullian (CNRS – Aix Marseille Université) d’Aix-en-Provence, il est spécialisé dans l’étude des navires antiques méditerranéens et, plus particulièrement, dans la reconstruction des structures originelles des navires et l’analyse de leurs capacités de navigation par l’utilisation de la modélisation 3D.
Souen Fontaine – archéologie préventive
Souen Fontaine est archéologue maritime, spécialiste reconnue du verre dans l’antiquité. Ses thèmes de recherches l’amènent aussi à travailler plus généralement sur le commerce maritime dans l’antiquité ainsi que sur les espaces portuaires. Elle fut, au DRASSM, responsable de la façade maritime de la région PACA avant de rejoindre, en 2019, l’INRAP afin d’y diriger le pôle d’archéologie subaquatique et sous-marine.
15h15 – 15h35
Diffusion du documentaire Vasa 1628
Durée : 17min
15h35
Conservation : Le défi de la conservation des bateaux
Étude de cas : Le chaland Arles-Rhône 3
Parce que le chaland romain AR3 est constitué de matériaux sensibles, sa conservation exige de respecter des normes strictes de température et d’humidité dans le musée. Face à la crise énergétique aujourd’hui, quelles sont les pistes pour garantir la conservation à long terme de cette pièce centrale et réduire durablement notre consommation énergétique?
Marie-Laure Courboulès, Conservatrice-Restauratrice, Attachée de conservation du Patrimoine, médiatrice scientifique – Musée départemental Arles antique
Titulaire d’un Master en Conservation-Restauration des Biens Culturels (Université de Paris 1-Sorbonne), Marie-Laure Courboulès participe à des opérations archéologiques en France et à l’étranger, sur terre et en mer. En 2002 elle intègre l’équipe du MdAA, contribue aux travaux de restauration et de coopération internationale sur des collections de mosaïques. En 2011 elle participe à l’opération de relevage et de restauration du chaland AR3 et depuis 2014 en assure la conservation dans le musée.
Les produits chimiques de conservation d’hier – la gestion des risques d’aujourd’hui, l’exemple du Musée du Vasa
Voici une illustration de la façon dont nos choix en matière de préservation et de conservation ont des conséquences à long terme. Ou l’importance de la conscience du développement durable dans notre prise de décision aujourd’hui.
Il sera aussi présentée la création du nouveau musée jumeau du Musée Vasa, Vrak – Musée des épaves, où la durabilité a été au cœur de tous les aspects de son développement : dans la rénovation du bâtiment historique, dans le contenu, dans la conception des expositions, mais aussi dans les produits de la boutique et dans le restaurant du musée. L’idée même derrière le musée – laisser le patrimoine culturel maritime de la mer Baltique en place tout en élevant et en rendant accessible ses histoires – en est peut-être l’exemple le plus clair.
Malin Sahlstedt, Conservatrice de l’Unité des Collections – Musée Vasa (Suède)
Malin Sahlstedt a étudié la conservation des biens culturels à l’Université de Göteborg et est titulaire d’une maîtrise en sciences archéologiques de l’Université de Stockholm. Après avoir travaillé dans des projets de recherche sur la conservation et la préservation du bois archéologique au Conseil du Patrimoine National Suédois et à l’Université d’Oslo, elle est actuellement conservatrice-restauratrice au Musée Vasa à Stockholm en Suède.
16h15
Valorisation : Comment présenter les découvertes ? Quelles alternatives ?
Contraintes techniques des traitements de conservation et de présentation muséographique des épaves archéologiques confrontées à la notion du développement durable. Quelques exemples.
Les bois archéologiques gorgés d’eau ne peuvent pas être conservés sans traitement.
Les imprégnations du bois à l’aide de résine, si elles permettent leur séchage, soulèvent parfois des questionnements en matière de développement durable.
Les épaves archéologiques, une fois le bois gorgé d’eau stabilisé, imposent des contraintes que les choix de présentation muséographiques ne prennent pas toujours en compte. La question du développement durable complique d’autant le problème.
Ces thèmes seront abordés à travers quelques exemples d’épaves.
Henri Bernard-Maugiron, Conservateur restaurateur spécialisé dans la restauration des bois archéologiques gorgés d’eau. 30 ans d’activité à l’atelier ARC-nucléart à Grenoble.
Participation à la conservation d’objets très variés du point de vue typologique, datation et dimensions, tels que : cuve à saumure néolithique, pirogue de l’âge du bronze, épave grecque archaïque de Marseille, tablettes d’écriture gallo romaines, écuelles médiévales, accastillage de vaisseaux 17ème et 18ème siècle, longue-vue provenant de l’épave de la Boussole commandée par La Pérouse naufragée à Vanikoro, objets du Titanic…
Participation au chantier majeur de la conservation du chaland gallo-romain AR3.
16h30 > 17h15 - TABLE RONDE
Du chantier à la présentation aux publics