8h30 > 12h30
TECHNIQUES ET MÉTIERS
A l’échelle d’un projet personnel ou public, peut-on mettre en œuvre des solutions respectueuses de l’environnement faisant appel à l’intelligence collective ?
À partir d’un inventaire des ressources du territoire, comment les matières naturelles disponibles peuvent-elles être à nouveau utilisées dans le champ de la construction et de la restauration du patrimoine ?
Comment identifier, exploiter les gisements et initier de nouvelles filières pour imaginer une autre forme d’architecture contemporaine, une architecture du sol ?
De l’usage des matériaux les plus anciens comme la chaux à la formation la plus pointue de nouveaux profils d’ingénieurs, des réponses pragmatiques émergent au profit d’un objectif commun : minimiser l’impact environnemental des chantiers patrimoniaux et si possible tenter d’inverser l’impact et de le rendre positif.
9h
Quelles stratégies durables pour le patrimoine architectural ?
Se concentrer à l’apaisement des mouvements climatiques en pensant à une architecture positive.
Pascale Sinnaeve, Consultante en développement durable et thématiques environnementales, formatrice et professeur en économie et construction durable. Expert Japon.
Elle accompagne les entreprises dans leur processus de certification environnementale des bâtiments et de maîtrise en performance énergétique des bâtiments incluant les bâtiments des procédés industriels dans les acteurs du marché énergivore. Elle donne des séminaires et des cours dans diverses écoles de commerce en Europe et enseigne la construction durable et l’économie à l’ECAM (école d’ingénieur) à Bruxelles (Belgique).
Certifiée LEED ® AP, WELL ® AP, Bilan Carbone® et GRI.
Titulaire d’une maîtrise en relations internationales de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) et d’un MBA de la Chicago Booth School of Business.
9h45
Réhabiliter durable pour prendre soin de demain
Frédéric Corset, Architecte et urbaniste – Directeur d’Envirobatbdm
Avec la pression pour éviter l’étalement urbain et la volonté gouvernementale de tendre vers la zéro artificialisation nette ou ZAN, réhabiliter le patrimoine existant devient une évidence. C’est bien entendu dans la grande majorité des cas, le moyen le plus certain de réduire notre impact environnemental. Et conserver pour préserver demain signifie aussi conserver les constructions à forte valeur patrimoniale mais aussi celles que nous n’aurions pas conservées hier. Réhabiliter, conserver un patrimoine, peut aussi entrer en conflit avec les enjeux écologiques : pose de panneaux photovoltaïques, protections solaires, isolations des parois, …. Comment les concilier ? Pour cela, nous avons besoin de retours d’expériences et de connaissances pour mieux maitriser ces sujets.
10h15
Processus transformatifs des matières naturelles en matériaux pour une “architecture de sol”
L’intervention s’appuie sur un inventaire des ressources de la (bio-)Région Sud mené avec des étudiants architectes en master à l’ENSA-Marseille. Si nous cartographions à plusieurs échelles et temporalités, le climat, les matières et matériaux bio & géo sourcés, les savoir-faire et les énergies naturelles, au travers des dispositifs spatiaux, constructifs et bioclimatiques de l’architecture rurale vernaculaire, nous nous intéresserons ici plus particulièrement aux processus transformatifs des matières naturelles en matériaux puis à leur mise en œuvre et leurs savoir-faire associés, que nous abstractisons afin de les réinterpréter au prisme des défis socio-économico-environnementaux imposés par les crises climatiques et énergétiques, devenues la norme.
Dans une posture post-industrielle, l’objectif est à la fois de (re)construire un imaginaire technique pour les futurs architectes, d’identifier des leviers d’action pour non seulement prescrire mais trouver des gisements et produire des matériaux, d’initier ou consolider des filières, afin de ménager les conditions d’une « architecture de sol » contemporaine.
Intervenants :
Christel Marchiaro est architecte, maître de conférences en Théories et Pratiques de la Conception Architecturale et Urbaine et chercheure au laboratoire Project[s] à l’ENSA-Marseille. Après plus de quinze ans de maîtrise d’œuvre, elle entame une activité de conseil scientifique auprès des architectes. Le projet étant au centre de ses activités, elle l’a posé au centre de ses recherches qui en interrogent : les définitions limites, les enseignements post-68 et les représentations matérielles et intellectuelles. Elle termine sa thèse « Projeter en maquettes : le matériau comme règle du modèle ». Elle a écrit une trentaine d’articles et de communications sur la maquette, le projet, la recherche par projet et désormais les ressources locales.
Chiara Silvestri est architecte, docteure en mécanique et génie civil, maitre de conférences en Sciences et Techniques pour l’Architecture (structure) et chercheure au laboratoire Project[s] à l’ENSA-Marseille. Après sa thèse, portant sur les processus de conception et sur les relations entre représentation et réalisation, elle a choisi de se dédier à la maîtrise d’œuvre. Cette activité lui permet de se confronter à la question de la matérialité et de la construction d’un point de vue opérationnel et est essentielle pour nourrir et faire évoluer son travail de recherche, qui s’intéresse aux rapports complexes qui relient une pensée architecturale et sa mise en œuvre en tant qu’objet matériel.
Jean-Michel Fradkin est architecte, maître de conférences en Théories et Pratiques de la Conception Architecturale et Urbaine et chercheur au laboratoire Project[s] à l’ENSA-Marseille, où il dirige le Domaine d’Étude de master Matières Construites. Après quelques années d’apprentissage professionnel auprès de François Seigneur et Daniel Fanzutti, il installe son atelier d’architecture à Marseille, où il travaille pendant quinze ans sur des marchés publics, puis, il s’associe à Séverin Perreaut pour créer La Manufacture de l’Ordinaire. Ses projets sont marqués par un lien étroit entre architecture et paysage. Les mots, les mains, la matière et la dimension du faire sont constamment abordés et mis en avant dans l’apprentissage, la réflexion et les réalisations construites.
Gianluca Cadoni est architecte, docteur en architecture, ingénieur de recherche au laboratoire Project[s] à l’ENSA Marseille. Après presque dix ans de maîtrise d’œuvre entre France et en Italie, il a soutenu une thèse sur l’évaluation des bâtiments rafraîchis passivement, suivi par un travail de postdoctorat au sein du projet de recherche ATRE (Atlas Territorial des gisements de Rénovation Énergétique). Après deux ans en tant que maître de conférences en Sciences et Techniques pour l’Architecture (ambiances) à l’ENSA-Lyon, il est désormais chercheur à part entière, spécialiste des questions bioclimatiques et en instrumentation scientifique (géomatique et production de données).
11h
Les rudiments de la fabrication et de l’utilisation traditionnelles du mortier de chaux
Un examen des méthodologies traditionnelles d’extinction à la chaux, des types de chaux utilisés, sous quelle forme et à quelles fins.
La clé d’une performance optimale du mortier réside dans l’extinction de la chaux vive et dans la proportion chaux / granulat. La chaux vive pure ou presque pure mélangée à chaud et correctement éteinte, en combinaison avec de l’argile ou avec des agrégats inertes ou pouzzolaniques, offre des propriétés de mortier optimales dans le contexte de la technologie de construction traditionnelle et représente les mortiers optimaux pour la réparation similaire et compatible des bâtiments traditionnels.
Nigel Copsey – Tailleur de pierre et restaurateur de bâtiments
11h30
L’écoconception au cœur des formations d’ingénieurs
L’écoconception des ouvrages est un sujet actuel et en plein essor. Cette approche apporte des réponses pragmatiques que l’ingénieur constructeur doit intégrer à sa conception pour minimiser l’impact des ouvrages et pour leur donner une co-fonctionnalité environnementale. Face à des jeunes générations très sensibles à la cause environnementale, l’enjeu est d’adapter les enseignements pour que les élèves ingénieurs trouvent du sens dans l’apprentissage de leur métier ainsi qu’une cohérence entre les objectifs professionnels et les convictions personnelles.
Jean-Claude Souche est docteur et ingénieur génie civil, ainsi qu’enseignant-chercheur et responsable du département génie civil et bâtiment durable à l’École des mines d’Alès (IMT). Il est spécialiste en génie civil portuaire et côtier, en écoconception des ouvrages maritimes et de leurs interactions avec leur environnement.
Belkacem Otazaghine a obtenu son doctorat en chimie des polymères à l’Université de Montpellier en 2003. Il a intégré l’IMT Mines Alès en 2009 en tant qu’ingénieur de recherche sur des problématiques de composites à matrice polymère et y occupe un poste de maître assistant depuis 2012. Il a obtenu son habilitation à diriger des recherches en 2018 et travaille actuellement sur des thématiques portant pour partie sur la modification de matériaux lignocellulosiques pour des applications en bio-composites. Il est actuellement responsable du département d’enseignement Eco-COnception MAtériaux et Procédés (ECOMAP).